Des chercheurs de l'université de Heidelberg en Allemagne ont mené une étude scientifique portant sur plus d'un million de participants, qui remet en cause le stéréotype selon lequel notre cerveau ralentit progressivement avec l'âge. Cette étude, publiée dans la revue Nature Human Behaviour, a révélé que la capacité de l'être humain à réfléchir plus ou moins rapidement ne diminue pas avant l'âge de 60 ans, contrairement à ce que plusieurs études antérieures avaient avancé.
Les chercheurs ont constaté que le ralentissement du temps de réaction commence dès l'âge de 20 ans, mais il est dû à une plus grande prudence dans la prise de décision et à des processus non-décisionnels plus lents plutôt qu'à des différences de vitesse mentale. Dans cette étude, les participants ont répondu à différentes questions et ont classé une suite de mots dans deux catégories. Cette 'étude a été réalisée en ligne et a impliqué 1 185 882 volontaires âgés de 10 à 80 ans.
Selon le Dr Mischa von Krause, de l'Institut de psychologie de l'Université de Heidelberg et auteur principal de l'étude, cette découverte est encourageante, car les niveaux moyens du temps de réaction de notre cerveau ne diminuent que relativement tard dans la vie, dans des contextes exigeant des décisions rapides et contraintes.
Interrogé par nos confrères de Ouest France, Thomas Boraud, directeur de l'Institut des maladies neurodégénératives de l'Université de Bordeaux et directeur de recherche au CNRS, a qualifié ces résultats d'« inédits », soulignant la nouveauté de l'échantillon de l'étude (plus d'un million de personnes) ainsi que la méthode de la science participative.
Enfin, Thomas Boraud a estimé que ces résultats pourraient être utilisés pour mieux prévenir les risques de maladies dégénératives du cerveau, car si des tests pouvaient être effectués sur des patients montrant qu'ils ont un ralentissement psychomoteur avec un temps de réaction mentale plus lent que celui de sujets du même âge, cela pourrait permettre de révéler un signe précoce de la maladie d'Alzheimer, de démence et éventuellement de Parkinson.
Pascal Lemontel
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