Des sites en ligne se faisant passer pour des pharmacies proposent l’achat de médicaments soumis à prescription, comme Ozempic, Viagra ou la quétiapine. Une pratique interdite mais en forte expansion, qui inquiète les pharmaciens. « On reçoit régulièrement des signalements, mais ces sites réapparaissent sans cesse », déplore Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre national des pharmaciens.
Depuis 2013, seules les pharmacies françaises peuvent vendre en ligne des médicaments sans ordonnance. Pourtant, une simple recherche sur Internet révèle des dizaines de plateformes frauduleuses, souvent promues via des mails, des publicités ou de faux blogs santé.
Un phénomène ciblant particulièrement la France
Selon le groupe de cybersécurité Gen, la France est le pays le plus visé par les « PharmaFraud ». Avast, indique que plus de 5.000 sites ont été identifiés et 151.000 attaques bloquées depuis janvier. La popularité du e-commerce médical et les pénuries de médicaments rendent le pays particulièrement vulnérable. Cybermalveillance.gouv.fr confirme une hausse des noms de domaines suspects liés aux pharmacies.
Des risques majeurs pour la santé
« C’est très dangereux », alerte Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. L’Institut de recherche anti-contrefaçon estime que 96 % des pharmacies en ligne sont illégales, et l’OMS affirme que la moitié des médicaments vendus sur Internet sont falsifiés. Certains sites volent les données personnelles, d’autres livrent des produits contrefaits, mal dosés ou contaminés par des substances toxiques.
Aucun médicament n’est épargné : les traitements contre les troubles de l’érection restent les plus recherchés, mais les antidiabétiques comme l’Ozempic ou les médicaments psychiatriques en rupture de stock attirent aussi les patients.
Pascal Lemontel
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