Dans la famille des variants Omicron, un nouvel arrivant a fait son apparition. Le 17 août, l'OMS a annoncé qu'elle surveillait de près un nouveau variant A.2.86 baptisé plus tard Pirola, marqué par de nombreuses mutations. Cette situation souligne l'importance pour tous les pays de maintenir leurs efforts de surveillance, selon l'organisation.
Si les scientifiques indiquent manquer encore d’informations sur Pirola, mais si ce variant suscite déjà l’attention c’est parce que « un nombre important de mutations qui pourraient aider le virus à échapper à la réponse immunitaire ». Cependant, jusqu'à présent, le variant Pirola ne semble pas être associé à des symptômes particulièrement spécifiques. Selon les données limitées disponibles, ils ressemblent à ceux de la grippe, avec une fièvre à 38 °C pendant quelques jours, un rhume intense et des maux de tête. Comme pour certains des derniers variants apparus, il n’est plus caractérisé par des cas asymptomatiques.
Fin juillet ce nouveau variant a été mis au jour au Danemark. Il a depuis été détecté en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, en Israël et au Royaume-Uni, en Espagne et depuis ce jeudi il a été identifié dans l’Hexagone.
Actuellement « neuf séquençages de BA.2.86 ont été signalés dans cinq pays : trois en Europe, un en Afrique et un sur le continent américain », indique l’OMS dans son bulletin épidémiologique du 23 août.
Les données sont encore parcellaires, mais certains scientifiques esquissent déjà de possibles trajectoires. Pirola « a toutes les caractéristiques de quelque chose qui pourrait décoller, cependant, notre paysage immunitaire est maintenant complexe, il est donc trop tôt pour dire que ce sera le cas mais je pense que c'est possible, avance Kristian G. Andersen, chercheur danois en maladies infectieuses et génomique.
Pour François Balloux, professeur de biologie computationnelle à l’University College de Londres, « BA.2.86 est la souche de Sars-CoV-2 la plus frappante dont le monde ait été témoin depuis l’émergence d’Omicron [...] même dans le pire des cas, où BA.2.86 provoquerait une nouvelle vague de cas, nous ne nous attendons pas à assister à des niveaux comparables de formes graves et de décès comme nous l’avons vu plus tôt dans la pandémie lorsque les souches Alpha, Delta, ou les autres sous-variants d’Omicron se sont propagés».
Sophie de Duiéry
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