Une recherche universitaire du CHU de Rennes s’est intéressée à l’incidence des "cadeaux des laboratoires pharmaceutiques" à destination de nos médecins. Les auteurs de l’étude ont examiné les prescriptions de près de 41200 médecins généralistes en libéral, classés en six groupes selon le montant des avantages perçus en 2016.
Plus il y a de cadeaux, plus les prescriptions sont chères
Les résultats montrent qu’en moyenne les médecins qui reçoivent beaucoup de cadeaux (par exemple des équipements, le paiement de frais d’hôtel ou de repas…) font des prescriptions plus chères par rapport à ceux qui ne reçoivent pas ou peu d’avantages. Et plus le montant total des avantages est élevé, plus le surcoût moyen par prescription augmente. Ces médecins ne privilégient notamment pas les génériques et ne cherchent pas, à efficacité égale, à prescrire des médicaments de moindre coût.
Une influence dans le choix du meilleur traitement?
Les associations statistiques qui ressortent de l’étude tendent à accréditer l’hypothèse que l’industrie influence, consciemment ou non, le choix des médecins en matière de prescription pour certaines classes de médicaments, surtout les antibiotiques, les anti-hypertenseurs et les statines. Les auteurs indiquent qu’au delà du surcoût pour la collectivité, ces choix peuvent aussi se faire au détriment de la santé des patients et d’une sélection optimale du traitement à prescrire.
Valérie Karache
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