Quand peut-on parler de prédiabète ?
Quand le taux de sucre dans le sang est plus élevé que la normale mais pas assez pour diagnostiquer un diabète, c’est un prédiabète. Mais attention, il évolue souvent en diabète si l’hygiène de vie n’est pas corrigée à temps.
Vous voulez dire qu’à ce stade, il y a encore des moyens d’éviter le passage au diabète ?
Effectivement, à ce stade intermédiaire, il est encore possible d’inverser le processus en modifiant son alimentation et son mode de vie. C’est difficile de changer ses habitudes mais le jeu en vaut la chandelle !
Mais comment peut-on savoir que nous en sommes au stade d prédiabète ?
Aucun symptôme visible ne vient, en général, alerter sur l’existence d’un prédiabète. On peut ainsi devenir diabétique sans s’en apercevoir.
Alors que faut-il faire pour en avoir le cœur net et pour réagir pendant qu’il est encore temps ?
Le seul moyen est de faire un examen simple – analyse de sang ou test oral – prescrit par le médecin traitant. S’il n’y a pas déjà pensé, il suffit de lui en parler.
Y a-t-il des éléments qui doivent particulièrement inciter à faire cette démarche?
Ils sont principalement au nombre de 4 : L’hérédité, le surpoids et l’obésité, un tour de taille élevé ainsi que des cystites récidivantes chez les femmes.
Quand faut-il s’inquiété en matière d’hérédité ?
Si l’un des deux parents est diabétique, le risque de prédiabète susceptible d’évoluer en diabète est de 30 à 40%. Si les deux le sont, il grimpe 70%. Ce n’est pas automatique mais le risque est grand. La surveillance doit donc commencer dès 35 ans.
Et pour l’obésité ?
Il faut savoir qu’au moins 80% des diabétiques de type 2 ont des kilos en trop.
La localisation des graisses sur l’abdomen joue également un rôle important dans l’apparition d’un prédiabète ?
La graisse qui s’accroche à la taille au fil des années, surtout chez les hommes mais aussi chez les femmes, est un facteur prédictif d’un possible prédiabète qu’il faut prendre très au sérieux.
Les cystites récidivantes seraient aussi un signe annonciateur ?
D’autres causes sont bien sûr possibles mais les cystites sont plus fréquentes en cas de prédiabète, il faut y penser. Les urines trop sucrées favorisent en effet la prolifération des germes, notamment de la bactérie Escherichia coli.
D’autres signes peuvent également mettre la puce à l’oreille ?
Une forte somnolence après les repas, des signes de fringale et de fatigue doivent vous alerter. Mais en cas de soif intense, de problème de vision ou de petits troubles cardiaques (essoufflement, tachycardies), c’est déjà un diabète et non pas un prédiabète.
Quel est le rôle du pharmacien au niveau du dépistage ?
Les pharmaciens informent les personnes à risque sur les mécanismes, le dépistage et la prévention du prédiabète et du diabète. Ils organisent régulièrement des opérations de dépistage à l’officine à l’aide d’un test de glycémie par simple prélèvement d’une petite goutte de sang au bout du doigt. Profitez-en, c’est facile et indolore !
Didier GALIBERT |