On appelle ça les directives anticipées pour la fin de vie : très peu de personnes pensent à exprimer ces dernières volontés. En fait, seulement 13% des plus de 50 ans s'en occupent.
Cette question d'actualité, avec la polémique autour de l'arrêt des traitements médicaux qui maintiennent en vie Vincent Lambert depuis onze années, mérite toute notre attention.
L'arrêt des soins, sans lesquels la vie est impossible pour cet homme entièrement paralysé et en état végétatif, déchire sa famille... et la justice se prononce tour à tour en faveur ou contre cet arrêt.
La situation vient du fait que le patient n'a pas laissé de directives écrites, auxquelles, en principe, les médecins doivent se conformer. Alors comment faire pour exprimer ses dernières volontés et qu'elles soient valablement prises en compte : c'est en réalité une procédure simple.
Aucun formalisme particulier n'est nécessaire.
Il faut seulement mentionner vos volontés dans un écrit, pour que les proches puissent apporter la preuve des dires dont vous leur avez fait part. L'idée c'est de définir clairement si vous voulez engager, limiter ou arrêter des traitements ou des actes médicaux, en cas de perte définitive de conscience.
Seules conditions : être majeur, inscrire son identité et la date du jour sur le papier et le signer. Si vous n'êtes pas à l'aise sur papier libre, un document appelé « directives anticipées » est disponible sur le site du Ministère de la Santé ou sur celui de l'Association pour le droit à mourir dans la dignité. Pour vous aider à rédiger, il y a aussi les éclairages de la HAS sur son site internet. Et si vous ne pouvez pas écrire, vous pouvez faire rédiger quelqu'un d'autre, en présence de deux témoins.
Sachez enfin que vous pouvez annuler ou modifier ces directives quand vous le souhaitez. Conservez l'écrit dans un lieu accessible et connu de proches, si possible, de plusieurs proches, ou confiez le directement à votre médecin traitant. Vous pouvez même écrire ces directives en ligne sur votre carnet de santé personnalisé, le Dossier médical partagé (DMP).
Sophie de Duiéry
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