Une réunion d’urgence s’est tenue à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), suite aux résultats d’une étude mettant en doute l’innocuité de produits au citrate utilisés dans le traitement des patients sous dialyse.
Une augmentation du risque de décès prématuré
Selon l’étude conduite par des médecins de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (AP-HP) et des chercheurs de l’Inserm, les personnes dialysées avec un liquide à base de citrate, autrement appelé acide citrique, présenteraient un risque augmenté de 40% de décéder prématurément, par comparaison aux patients dialysés avec d’autres produits, tels l’acide chlorhydrique et l’acide acétique.
15 000 personnes concernés
Dans le process de dialyse, ces substances servent à maintenir à l’état soluble certains minéraux essentiels, qui doivent être apportés au sang des patients. Mais ces substances pénètrent dans l’organisme sans que leur incidence sur la santé n’ait été vraiment étudiée. C’est particulièrement le cas pour le citrate, utilisé depuis 2012 seulement. D’après les autorités sanitaires, 15 000 patients sont traités avec un dialysat au citrate.
De nouvelles investigations nécessaires
Les résultats de cette recherche ne sont pas encore publiés et ceux-ci devront par ailleurs être confrontés à de nouvelles investigations avant de statuer sur un risque éventuel. En effet, vu le nombre élevé de facteurs qui peuvent entrer en jeu dans la survenue d’un décès, le rôle déterminant du citrate dans ce constat de surmortalité demeure sujet à caution. D’autant que la molécule est déjà présente naturellement dans notre corps, car elle sert aux cellules à fabriquer de l’énergie.
Sophie de Duiéry
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