Les plantes médicinales sont de retour ! Et pour cause, un français sur deux utiliserait des plantes pour se soigner. Alors que le développement de la chimie de synthèse avait presque fait oublier nos anciens médicaments, les voilà de nouveau en vogue.
Un tel engouement s’explique sans doute par l’image de médecine douce attribuée aux plantes. Or, voilà que l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (l’ANSM) vient d’interdire l’utilisation de 3 plantes et de 26 substances actives dans les préparations à visée amaigrissante ; Et oui les plantes ne sont pas toujours des amis de notre santé !
Les plantes médicinales contiennent des substances actives puissantes et si elles sont mal utilisées ou non encadrées elles peuvent se révéler très dangereuses. L’Ordre national des pharmaciens a par ailleurs souhaité que les textes en faveur des préparations à base de plantes, réalisées en officine, soient clarifiés afin de développer cette activité en toute sécurité. Il faut savoir que l’utilisation des plantes médicinales a un double circuit de commercialisation. Le premier est celui réservé aux pharmaciens d’officines, pour les plantes dont l’usage comporte des risques. Le second circuit est lui ouvert à tous puisqu’il concerne les plantes considérées comme inoffensives. En effet, c’est dans ce cas seulement que l’on peut parler de médecine douce.
Pour ce qui est des plantes comportant des risques, les pharmaciens ont l’obligation d’avoir des fournisseurs soumis à déclaration auprès de l’ANSM et les plantes qu’ils délivrent doivent répondre aux spécifications de la pharmacopée.
Aujourd’hui, la réglementation des produits de santé est de plus en plus européanisée. Tous les produits à base de plantes médicinales qui ne sont pas considérés comme des aliments (tels que les épices), doivent faire l’objet d’une autorisation pour pouvoir rester sur le marché. Une directive européenne exige en effet que toutes les préparations soient soumises à la même procédure que les médicaments chimiques. A défaut, l’obtention de l’autorisation de mise en vente ne pourra se faire que si l’entreprise apporte la preuve d’un produit sûr : ce dernier doit avoir été utilisé depuis au moins 30 ans en toute sécurité et avec efficacité, dont 15 ans dans l’Union européenne. Encore une preuve s’il en est, que le pouvoir des plantes médicinales n’a rien d’anodin.
Antoine PANAITE |