Les troubles intimes sont-ils gênants ?
Ils sont plus gênants que graves mais surtout ils sont très fréquents et considérés encore sujet tabou. Pourtant mieux vaut consulter au plus vite. Les perturbations intimes ne sont pas une fatalité : les traitements actuels visent autant à les prévenir qu’à les soigner.
Quels sont-ils exactement ?
L’activité sexuelle et la fonction urinaire font partie des principaux troubles intimes. Qu’ils se nomment incontinence, panne érectile, éjaculation précoce, sécheresse vaginale, irritations ou démangeaisons génitales, en parler n’est pas spontané.
Touchent-ils en même temps aussi bien les hommes que les femmes ?
Schématiquement, avant 50 ans, l’homme est davantage perturbé par ses dysfonctions érectiles que pas ses fuites urinaires. Tout le contraire de la femme, très tôt confrontée à la réactivité de sa vessie et sujette aux cystites, aux petites fuites et autres sécrétions désagréables dès son plus jeune âge.
Cela s’explique davantage à cause des différences de morphologie ?
Je dirai que la morphologie des femmes les expose davantage. A l’inverse des parties intimes de l’homme, celles de la femme ne sont pas « fermées », ce qui rend ses muqueuses urogénitales vulnérables. La moindre pression (rire intempestif, choc émotionnel, sport, grossesse…) peut provoquer des fuites ou la pousser à uriner.
Est-ce pour cela qu’elles sont considérées comme typiquement féminines ?
Certes, les hommes en souffrent mais moins souvent. Avec des symptômes similaires, les troubles urinaires se conjuguent autant au féminin qu’au masculin. La différence provient de leurs causes intimement liées à leurs spécificités anatomiques. Celles-là mêmes induisant les troubles sexuels de l’un et l’autre.
A quoi sont-ils dus ?
Les troubles intimes sont parfois dus à l’âge en raison du relâchement des tissus et du déficit hormonal. Parfois aux modes de vie déséquilibrés ou à des pratiques à risque, au manque d’hygiène ou encore au stress. Les responsables sont légion et c’est une erreur de penser que ces désagréments passeront tout seuls.
A quel moment doit-on les traiter ?
Même passagers, leurs symptômes inconfortables altèrent vraiment la qualité de vie. Aussi ne faut-il pas les minimiser mais se faire traiter sans attendre. Les récidives sont évitables à condition d’oser en parler à son médecin, voire demander plusieurs avis pour sortir de la spirale de l’échec. Sexuel, urinaire ou dermatologique, chaque désordre a un traitement personnalisé. Il serait dommage de s’en priver.
Quels sont les traitements existants ?
Pour les femmes qui souffrent de cystite, l’objectif est d’empêcher les germes de stagner dans la vessie. En prévention, une cure de probiotiques agira sur l’intestin d’où ces germes proviennent. Dans les cas d’incontinence, la rééducation périnéale est le traitement de première intention pour tonifier les muscles du plancher pelvien. Quant aux hommes, dès que la mécanique flanche, l’important est de ne pas rester seul face à ce problème et de consulter aussitôt afin d’opter pour le bon traitement.
Didier GALIBERT |