L’allergie aux protéines de lait de vache ou APLV, en constante augmentation, touche désormais près de 5 bébés sur 100.
Le lait étant le premier aliment du nourrisson, l’APLV est généralement la première allergie alimentaire d’un bébé. Elle apparaît le plus souvent après les premiers biberons ou lors du sevrage et dans tous les cas le plus souvent avant l’âge de six mois. Le problème ? L’allergie aux protéines de lait de vache n’est pas toujours facile à repérer, car les symptômes sont multiples et pas vraiment spécifiques. Parmi les signes d’alertes, il y a des troubles digestifs, type régurgitations, nausées, vomissements, diarrhées ou constipation. Des manifestions cutanées, comme l’eczéma, l’urticaire, les rougeurs notamment et parfois des troubles de la sphère ORL, avec une toux sifflante, une rhinite persistante, des otites à répétition ou encore de l’asthme. Plus grave, mais rare heureusement, il arrive qu’un bébé fasse un choc anaphylactique qui peut mettre en jeu son pronostic vital. De plus, on le sait désormais, l’APLV non prise en charge à un impact sur la taille et le poids chez les moins de deux ans mais au delà aussi.
Quoiqu’il en soit, ces manifestions allergiques peuvent être immédiates et apparaître moins de 2 heures après le biberon - IgE médiée - ou encore retardées et survenir 48 à 72 heures après, IgE non médiée, ce qui complique encore le diagnostic. Pour le Pr Christophe Dupont pédiatre à l’hôpital Necker, « l’eczéma est le premier signe de la marche allergique et il est important de consulter dès les premiers symptômes cutanés ».
Lorsque le diagnostic de l’allergie aux protéines de lait de vache est enfin posé et confirmé, le lait sera remplacé par du lait de vache dont les protéines ont été hydrolysées, c’est à dire fragmentées en petits morceaux afin ne pas être rejetées par l’organisme du bébé. Leur nom ? Hydrolysats poussés de protéines ( HPP). Cependant, malgré un HPP, 10% des bébés présenteront des résistances avec des symptômes qui persistent. On doit alors passer à une formule à base d’acides aminés.
Pour ces bébés, il existe désormais un nouveau lait, Novalac Amina, une nouvelle formule d’acides aminés, disponible sur ordonnance en pharmacie. L’étude Sympal qui a évalué ses bénéfices met en évidence une très bonne tolérance de ce lait, une disparition du symptôme principal mis en avant par les parents (76 %), la disparition de la sécheresse cutanée (75%) et une amélioration significative de la consistance des selles (100 %). De plus, l’utilisation de ce lait a démontré ses bienfaits sur l’irritabilité de l’enfant et la qualité de son sommeil la nuit, ainsi que sa bonne acceptabilité en terme de goût et un retour à la croissance à la normale. Dans tous les cas et face à ces symptômes, consultez votre pédiatre bien sûr.
P.Pommier de Santi
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