Alors que les alertes à la pollution se multiplient dans les grandes villes, une étude des scientifiques de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) vient accentuer les inquiétudes sur les risques d’une exposition prolongée aux nanoparticules, notamment chez les femmes enceintes. Pour la première fois, les scientifiques sont parvenus à démontrer que la barrière placentaire montrait des signes de fragilité face aux gaz d’échappement.
Des particules ultra-fines...et des bébés plus petits !
Mesurant à peine 100 nanomètres, des millions de particules générées par les moteurs diesel échappent aux systèmes de filtration actuels et se retrouvent ainsi en suspension dans l’air. Leur petite taille leur permet de se faufiler partout, y compris au plus près du fœtus en passant directement par le sang durant la grossesse. Inhalées par la mère, elles entraineraient, selon les chercheurs, d’importants retards de croissance. Les tests, réalisés sur l’animal, montrent notamment que la taille de la tête est réduite de 4% et que le tour de taille est également plus petit, en raison d’un plus faible apport en nutriments au sein du placenta.
Des effets sur 2 générations …
Les chercheurs sont aussi parvenus à prouver l’existence de dommages intergénérationnels à partir de manipulations chez les lapins. Les femelles, nées de mères exposées aux particules fines, ont été accouplées à des mâles sains. Cette fois-ci, les fœtus ne présentaient aucun retard de croissance mais des troubles du métabolisme ont été constatés, notamment dans les « échanges des acides gras entre la mère et le fœtus ».
N.Bourboin
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