De plus en plus d’études scientifiques confirment l’efficacité du médicament dans la prévention de certains cancers, au niveau digestif notamment. Les pouvoirs publics demandent confirmation.
C’est une revue de littérature dont la publication en août dernier dans les colonnes de la revue européenne d’oncologie médicale (Annals of Oncology) est passée quasi inaperçue. Ses résultats tendent pourtant à confirmer une hypothèse émise depuis plusieurs années quant à l’effet protecteur de l’aspirine contre plusieurs familles de cancer. D’après les auteurs de cette étude qui se sont penchés sur des dizaines d’études portant sur le sujet, l’effet protecteur est observé après au moins trois ans d’une prise quotidienne à des doses allant de 75 mg à 325 mg d’aspirine. Cela fait vingt-cinq ans que les preuves de l’efficacité de l’aspirine comme facteur de prévention s’accumulent, selon le Professeur Peter Rothwell, de l’université d’Oxford. En 2013, il écrivait dans la revue américaine Annals of Internal Medicine qu’« à ce jour, 150 études de cas-témoins et environ 50 études en cohorte ont démontré la solidité du lien entre la prise régulière d’aspirine et la diminution du risque de cancer colorectal, de l’œsophage et de l’estomac ».
Attention toutefois, prévient l’Institut national du Cancer (Inca) : l’aspirine est un médicament dont les effets secondaires, le risque d’hémorragie digestive ou cérébrale notamment, « limitent fortement son emploi. C’est pourquoi il n’est pas possible d’utiliser l’aspirine comme un médicament préventif pour tout le monde ». Pas question, pour le moment donc, en dépit des espoirs que laissent entrevoir les différentes études scientifiques, d’envisager une prise au long cours d’aspirine pour diminuer le risque de survenue de cancers.
Plus d’infos sur : www.66millionsdimpatients.org
D.Galibert
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