On la croyait symbole des siècles passés, quand nobles et riches bourgeois s’empiffraient de mets plus riches les uns que les autres. Mais la goutte est loin d’avoir disparu et fait encore des victimes.
Due à l’accumulation d’acide urique dans les articulations, très souvent mais pas toujours dans celles du gros orteil, elle provoque des crises extrêmement douloureuses et peut virer à la chronicité. Si aujourd’hui on dispose d’un arsenal thérapeutique médicamenteux, il n’en reste pas moins qu’une modification de l’hygiène de vie du patient est incontournable. Au cours de ces dernières années, les recommandations de l’Eular (European League Against Rheumatism) ont permis une meilleure prise en charge de la maladie.
Celle-ci passe par l’évaluation des risques et des éventuelles pathologies associées (hypertension artérielle, obésité, hyperlipidémie), le traitement médicamenteux et l’éducation du patient en particulier sur le plan alimentaire : réduction drastique de la consommation d’alcool, y compris de la bière (et même sans alcool !) et d’aliments riches en purines (viandes, abats, crustacés). À noter que, consommé très modérément, le vin n’est pas en cause.
Si la colchicine est encore aujourd’hui le pivot du traitement, ce dernier comprendra d’autres éléments en fonction de chaque patient. Aiguë ou chronique, la goutte nécessite impérativement une consultation et une prise en charge médicales.
Anthony BOURDAIN |